Depuis trois mois, le sens de la vie d'Albert attend patiemment depuis de nombreuses heures sa bien-aimée Anna. Ils ont convenu que chaque jour, de trois à sept heures, il l'attendrait, et il attendait patiemment, à chaque fois pendant des heures, et souvent en vain. Anna n'ose pas quitter la maison si son mari est retardé. Des attentes douloureuses sapent la force et l'efficacité d'Albert: il n'est ni capable de lire le journal, ni même d'écrire une lettre. C'était déjà le troisième jour qu'il ne l'avait pas vue; des heures insupportables d'attente conduisirent Albert dans un état de désespoir à moitié fou. Il se précipite dans la pièce, perdant la raison du désir. Albert et Anna vivent dans une atmosphère de tendresse anxieuse et ardente, dans la peur constante de se donner par inadvertance. Il aime que leur relation soit entourée du mystère le plus profond, mais d'autant plus douloureux de vivre des jours comme celui-ci. Il est tourmenté par la crainte que la maison d'Anna soit suspectée de leur connexion, mais très probablement, pense-t-il, Anna est gravement malade et ne peut pas sortir du lit.
Albert va chez Anna et voit que toutes les lumières sont éteintes et seul un rayon de lumière sort de sa fenêtre. Comment savoir ce qui ne va pas chez elle? Il arrive avec la pensée salvatrice qu'en cas de sa maladie, il peut passer par le messager au sujet de sa santé, et le messager n'a pas besoin de savoir qui lui a donné l'ordre. Il apprend donc qu'Anna est gravement malade avec la fièvre typhoïde et que sa maladie est très dangereuse. Albert souffre insupportablement à l'idée qu'Anna pourrait mourir maintenant, et il ne devrait pas être vu avant sa mort. Mais il n'ose pas se précipiter à l'étage de sa bien-aimée même maintenant, craignant de lui faire du mal et de se faire du mal en faisant connaître leur roman. Le cœur brisé, à moitié oublié, Albert erre dans la maison de sa bien-aimée, n'osant pas lui dire au revoir.
Une semaine s'est écoulée depuis leur dernière date. Tôt le matin, Albert court chez Anna et le domestique rapporte qu'Anna est morte il y a une demi-heure. Maintenant, les heures atroces d'attente d'Anna semblent les plus heureuses de la vie. Et encore une fois, le héros n'a pas le courage d'entrer dans les pièces, et il revient dans une heure, espérant se mêler à la foule et passer inaperçu. Dans les escaliers, il rencontre des étrangers qui pleurent, et ils ne le remercient que pour sa visite et son attention.
Enfin, il passe dans la chambre au défunt. A sa vue, une vive douleur serre son cœur, il est prêt à crier, à tomber en sanglotant sur ses genoux, à lui embrasser les mains ... Mais alors Albert remarque qu'il n'est pas seul dans la pièce. Quelqu'un d'autre, accablé de chagrin, est à genoux près du lit, tenant sa main. Et il semble à Albert impossible et absurde de sangloter maintenant en présence de cet homme. Il se dirige vers la porte, se retourne et trouve un sourire méprisant sur les lèvres d'Anna. Un sourire lui reproche d'être un étranger sur le lit de mort de sa femme bien-aimée et n'ose dire à personne qu'elle lui appartenait et lui seul a le droit de lui baiser les mains. Mais il n'ose pas se trahir. Le pouvoir de la honte l'éloigne de la maison d'Anna, car il se rend compte qu'il n'ose pas la pleurer, comme les autres, que le bien-aimé décédé l'a chassé parce qu'il lui avait renoncé.